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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 18:17

L'attente est longue, j'essaye de me lever mais mes jambes me font atrocement mal. Puis je ne bouge plus, la peur m'envahit, elle prend ma tête et mon corps et les broient. Dans l'ombre d'une fumée opaque se dessine deux yeux lumineux, presque aussi grands qu'une montagne, à ce moment plus rien d'autre n'existe que ce regard fixé sur moi. L'homme ferme la fenêtre, puis déplace une chaise en la trainant jusqu'à mon lit.

-  "Qui êtes vous ?

Ses cheveux blanc descendaient jusqu'à la nuque, il semblait élégant, mais était d'un très mauvais goût vestimentaire.

- " Comment suis-je arrivé ici ?"

-"Je vais te chercher à boire, repose toi."

Il sortit de la chambre, le sourire planté au milieu du visage en allongeant le pas.

L'homme ne revînt pas et la nuit tombait enfin, j'eus l'impression de vivre plusieurs années en quelques heures. Quand l'atmosphère fût la plus calme possible, un cri d'horreur vînt déchirer la nuit et me réveilla en sursaut, un cri de femme blessée qui traversait la fenêtre pour se glisser dans mon lit : ça venait de dehors, ça venait des champs.

 

 

 

 

 

 

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 21:21

Je me reveillais prisonnier d'un corps qui n'était pas le miens, avec cette sensation forte de n'être plus qu'un nuage de poussière, au moins aussi léger. Puis je me découvrais deux mains, sans coupures ni égratinures, comme si elles n'avaient jamais tué personne. Sans doute ces mains étaient celles d'un enfant, et je constatais avec emerveillement qu'elles étaient accrochées à des bras que je contrôlais en leur faisant faire des va-et-viens incessants. L'unique fenêtre de cette pièce donnait sur de longs champs de vignes qui s'étalaient à perte de vue. L'astre du jour envahissait d'une lumière douce et appaisante de ces matins d'été qui emplissent le corps sans troubler la vue.

Non loin de là se devinait une maison de campagnes aux murs vieillissants, mais toujours aucune présence humaine. Cela laissait présager, en raison de ces aménagements, que quelqu'un viendrait bientôt à ma rencontre et m'expliquerai précisément ce que je fait allongé sur ce lit, incapable de me souvenir de mon propre nom.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 20:32

Un

Premier cachet à 8 h, il ne faut pas s'endormir, le vent dévoile le ciel, le soleil a gagné, les rayons perçants coulent le long des nuages, et on entend au loin quelques bruits de moteurs et d'explosions. Ces sons se materialisent, des perles de notes, accrochées les unes aux autres tournoient dans les airs, et tout autour de moi. Je me mets à tourner aussi, je prends mon souffle, puis je ne respire plus , je tombe, je rampe, en équilibre sur les cadavres, mon corps est lourd, et je crois que je ne ressens plus la douleur. 2ème cachet à 8h05, je dépasse le dernier endroit rempli d'obscurité, me voilà face à mon destin, la chaleur me monte à la tête, il y a tellement de notes dans l'air que je ne distingue plus mes propres chaussures. je pense à ma mère. Le rythme cardiaque s'accélère, la notion de gauche et de droite m'est à présent inconnu, et je cours de toutes les forces qu'il me reste, comme si je pouvais fuir, et m'en sortir à chaque fois. je pense aux corps que je pietine. j'ai chaud, je trébuche. Tout est calme, harmonique. Les rayons percent ma peau, au milieu d'une fusillade improvisée, je me retrouve dégoulinant, assimilé aux nuages d'hiver imposants que l'on contemplait au début du récit. Je suis de ceux qui gisent au milieu de la rue et qui meurent aux aurores. J'ai perdu mon identité. Je suis le soldat piétiné, un obstacle à mes successeurs, une reserve à cachets qui font tenir le coeur plus qu'il ne devrait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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